Björn Goop, crack-driver sans frontières

Björn Goop, crack-driver sans frontières

Actualités

21 janvier 2018

L’icône du trotting suédois, vainqueur de 12 Casques d’Or d’affilée (et Casque d’Or à vie), va tenter d’inscrire son nom au palmarès du Grand Prix d’Amérique avec Readly Express, l’un des rares trophées qui manque à sa collection. Pour les turfistes tricolores, son nom restera à jamais associé au crack du Sud-Ouest Timoko avec qui il a remporté deux Elitloppet. Retour sur une carrière exceptionnelle.

A l’instar de Jean-Michel Bazire, l’homme aux 19 Sulkys d’Or. Björn Goop détient l’un des plus beaux palmarès du trot scandinave. Lauréat à trois reprises de l’Elitloppet, l’équivalent suédois de notre Grand Prix d’Amérique, Björn Goop doit sa passion des courses au Trot à son père (un autre point commun avec la star des pelotons tricolores), l’entraîneur et ancien crack-driver Olle Goop. Et comme Jean-Michel Bazire, Björn Goop a très vite mis à profit son habileté au sulky et sa science de la course pour façonner ses trotteurs, lui qui cumule la double-casquette d’entraîneur-driver. Véritable icône de son sport, la notoriété du « Casque d’Or » (près de 19 000 « followers » sur son compte Twitter) dépasse les frontières du Royaume de Suède. Sa côte de popularité en France ne cesse de grandir, grâce notamment à ses exploits au sulky de Timoko, sa disponibilité et sa maîtrise de la langue de Molière.

Des poneys aux champions

Né à Göteborg le 13 octobre 1976, en pleine « Björn Borg Mania », Björn Goop (qui doit son prénom au célèbre tennisman) signe ses premiers succès au trot au sulky d’un poney, Hazard. « Nous vivions près de l’hippodrome d’Åby, explique-t-il, jusqu’au jour où mes parents décidèrent de s’installer dans notre centre d’entraînement actuel situé à Lökene, à proximité de Karlstad. A l’époque, comme tous les gosses de mon âge, je jouais au tennis, au hockey sur glace, au football et même au golf. Et puis mes parents m’ont offert Hazard. Ce poney était gentil comme tout mais c’était aussi une vraie tête de mule ! Au début, j’étais trop impulsif et faisais n’importe quoi avec lui. Plus je m’énervais et moins il avançait. Mais à force de l’écouter, j’ai fini par comprendre comment bien le driver. Avec mon père, Hazard fut le meilleur des professeurs. » Björn accompagne régulièrement son père à Åby et finit par driver des trotteurs grandeur nature. « Jori Turja, le futur entraîneur du champion Varenne, travaillait à notre écurie familiale. Un jour, alors que mon père lui avait demandé de venir driver avec lui à Åby, Jori a refusé : “Demande plutôt à Björn, il est prêt à s’installer au sulky”. Tout s’est enchaîné et j’ai gagné ma première course dans le rang des amateurs le 10 janvier 1994 à Axevalla avec Scotch Ville. » A 18 ans, Björn passe avec succès l’examen d’entrée pour intégrer la faculté d’Economie mais sa passion des courses est plus forte. « J’ai été à la faculté mais ma mère a vite compris que je n’étais pas très heureux. Quand je lui ai dit que je voulais travailler à l’écurie, elle a sollicité l’accord de mon père par téléphone. Il a répondu : “Oui bien sûr, pas de problème”. »

Le miraculé

Olle Goop n’aura pas à regretter sa décision. A 21 ans, alors qu’il est encore lad, son fils a déjà accroché à son tableau de chasse trois Groupe I avec des pensionnaires de la « Stall Goop ». Trois ans plus tard, Björn passe professionnel, poursuit sa moisson de succès et bat les records : plus grand nombre de victoires en une année (501 en 2006), plus jeune driver européen à franchir le cap des 2 000 victoires la même année, puis celui des 3 000 deux ans plus tard. Pourtant, la carrière de Björn Goop a bien failli s’interrompre brutalement le 3 avril 2010 à Klosterskogen en Norvège. « J’étais au sulky de First Line Sec et le trotteur qui nous précédait s’est effondré. Nous l’avons percuté et j’ai été catapulté à l’intérieur de la piste. Je me suis cassé le bras et suis resté sur la touche pendant deux mois. Il m’a fallu un an avant de retrouver toutes mes sensations. Il faut toujours rester vigilant avec les chevaux : ce ne sont pas des automobiles et ils restent imprévisibles. D’ailleurs, je me suis fait très peur en avril 2015 à Jägersro. Un trotteur que je drivais pour la première fois m’a frappé avec ses postérieurs. Mon torse était aux couleurs de la Suède, bleu et jaune (rires) ! Je m’en suis tiré avec un gros hématome mais j’ai eu beaucoup de chance. Quelques centimètres plus haut et il percutait ma tête. »

Sacré « Casque d’Or » (l’équivalent suédois de notre Sulky d’Or) sans interruption de 2004 à 2015, Björn Goop a signé le 15 décembre 2015, à 39 ans, la 6 000ème victoire de sa carrière à Axevalla, l’hippodrome où il avait remporté son tout premier succès. Son talent s’exporte aux quatre coins de l’Europe, lui qui a triomphé au plus haut niveau de compétition en Norvège, en Italie, en Finlande, au Danemark et en France. Mais un trophée majeur manque encore à sa collection : le Grand Prix d’Amérique. « C’est mon grand objectif », confesse-t-il. Ses adversaires sont prévenus.

Les marches de la gloire
10 janvier 1994 : 1ère victoire avec Scotch Ville à Axevalla
11 février 2006 : 2 000ème victoire avec Rapkin à Åby

19 mars 2008 : 3 000ème victoire avec Finest Kemp à Solvalla
28 septembre 2010 : 4 000ème victoire avec Charm Hammering à Eskilstuna

3 juin 2013 : 5 000ème victoire avec Caterina Murino à Årjäng
9 février 2014 : 1er Groupe I en France avec Noras Bean à Vincennes Hippodrome de Paris
25 mai 2014 : Gagne son 2ème Elitloppet avec Timoko à Solvalla
31 décembre 2014 : 11ème Casque d’Or d’affilée
8 février 2015 : 2ème Grand Prix de France d’affilée avec Timoko à Vincennes Hippodrome de Paris
15 décembre 2015 : 6 000ème victoire avec Celebreightr à Axevalla
12 mars 2017 : Remporte son 3ème Grand Critérium de Vitesse de la Côte d’Azur d’affilée avec Timoko à Cagnes-sur-Mer
28 mai 2017 : Gagne son 3ème Elitloppet avec Timoko à Solvalla