Eric Raffin, le pilote complet

Eric Raffin, le pilote complet

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16 janvier 2018

Il entretient une histoire très personnelle avec le Grand Prix d’Amérique. La course qui fait rêver tous les fans et les professionnels du Trot. Eric Raffin, pilote complet, sera au sulky de Valko Jenilat dans la plus grande course au monde.

28 janvier 1990. Eric Raffin a 8 ans. A ses côtés, son frère aîné Olivier. Près de 30 000 spectateurs à Vincennes Hippodrome de Paris sont venus applaudir le roi Ourasi pour son incroyable tentative de quatrième victoire dans le Grand Prix d’Amérique. Mais les deux frangins n’ont d’yeux que pour Pussy Cat, la jument entraînée par leur père Jean. Et quand celui-ci propulse la championne en tête de course dans la descente de Vincennes, juste sous les yeux embués de ses deux fils, le frisson est immense, la sensation inoubliable. « On était déjà en pleurs de voir la jument de notre père en tête d’un Prix d’Amérique, ça reste un grand souvenir de gamin, un moment resté gravé à vie » se rappelle Eric Raffin avec émotion.

5 Etriers d’or à son palmarès

C’est le déclic, et il a beau être très à l’aise avec ses pieds et un ballon rond, le jeune Eric se servira surtout de ses mains : il veut devenir pilote de courses de chevaux. Dans son antre familial, au cœur de la Vendée, région chère aux Raffin où le grand-père a lancé ce qui deviendra une grande saga hippique, Eric nourrit son ambition et prouve qu’il a en lui ce petit plus qui ne s’explique pas. Héritage génétique ? Apprentissage inné après des années passées en bord de piste à voir son père et son grand frère s’illustrer en course ? Motivation pour faire encore mieux qu’Olivier, sacré meilleur apprenti de France ? Tout à la fois ? Allez savoir, en tout cas, le jeune homme est doué, très doué. Sa position à cheval et sa main dans un gant de velours mêlés à son goût pour la compétition font de lui un incontournable des pelotons depuis près de dix ans déjà ! A la clé des succès de prestige dans les deux spécialités du trot, le monté et l’attelé, preuves de son éclectisme. Une polyvalence récompensée par des Etriers d’Or (cinq au total) et surtout au combiné (attelé+monté), titre qu’il a conquis encore en 2017, pour la quatrième fois de sa carrière.

Roxane Griff, sa jument de coeur

Si le Grand Prix d’Amérique ne figure pas encore à son palmarès, dans son cœur, c’est tout comme. En 2012, il concluait deuxième derrière le phénomène Ready Cash, au sulky de Roxane Griff, jument avec laquelle il remporta aussi le Grand Prix de Cornulier, l’équivalent de l’Amérique au monté. Une championne à son image, complète, généreuse et compétitrice hors pair. Au sulky du combattif Valko Jenilat, vainqueur du Grand Prix de Bretagne, la première étape qualificative pour la Finale des EpiqE Series, Eric Raffin pourrait lui aussi négocier dimanche 28 janvier la descente de Vincennes en tête, comme son père Jean il y a 28 ans. A son tour, celui-ci sera parcouru par le frisson, qu’il rêve secrètement de faire durer jusqu’au poteau d’arrivée.