Au siècle dernier, de très grands champions et de grandes personnalités ont illuminé le Prix d’Amérique de tous leurs feux. La décennie 70 en est un des exemples les plus marquants.
Tidalium Pélo et Bellino II, respectivement double et triple lauréats du Championnat du Monde de trot attelé, sont les héros majeurs de cette décennie révélatrice de nombreux talents, aussi bien chez les chevaux que chez les hommes.
En 1972, alors que la France entière n’a d’yeux que pour la célébrissime championne Une de Mai, un grand diable noir aux bandages blancs profite de l’accrochage de la coqueluche de la France avec une rivale dans le dernier tournant pour filer au poteau. Tidalium Pélo remportait ainsi sa seconde victoire dans le Prix d’Amérique, marquant les esprits avec ses grandes foulées amples et puissantes. Malgré ces deux victoires et deux Prix de Cornulier – dont le doublé en 1972 – Tidalium Pélo n’atteindra jamais la popularité d’Une de Mai qui n’a cependant, malgré un palmarès flamboyant, jamais pu remporter l’Épreuve Suprême.
1977. Après deux belles victoires dans les Prix d’Amérique des deux années précédentes, Bellino II, surnommé le « Rouleau Compresseur » pour ses aptitudes à écraser ses adversaires, résiste au jeune Eléazar et remporte sa troisième victoire consécutive dans la Grande Épreuve, égalant ainsi la star Roquépine et la légendaire Uranie. Quelques jours plus tard, Bellino II ouvrait, en personne, le journal de 13 heures de TF1 où Yves Mourousi avait convié le champion entré dans la Légende avec, en plus, trois victoires dans le Prix de Cornulier et d’innombrables succès dans les deux spécialités.
L’édition du Prix d’Amérique 1978 voit la victoire d’une des personnalités les plus charismatiques du Trot de cette époque : Pierre-Désiré Allaire. L’homme qui avait découvert Une de Mai et Toscan, s’y impose au sulky de son pensionnaire Grandpré devançant un autre de ses élèves, le futur chef de race Fakir du Vivier. La Légende murmure que le célèbre professionnel avait fêté sa victoire la veille dans un grand restaurant parisien, ce que sa manière de saluer la foule dans la dernière ligne droite eut tendance à confirmer.
L’année suivante, 1979, met en lumière l’avénement d’un autre personnage qui deviendra, plus tard, un des plus grands entraîneurs du monde : Jean-Pierre Dubois. L’homme de Dinan remporte son premier Prix d’Amérique cette année-là au sulky de High Echelon, s’infiltrant à la corde dans les tout derniers mètres pour causer une grande surprise en battant un certain Idéal du Gazeau dont on reparlera dans la décennie suivante. (Source : Turfcom).