Les années 90 débutent par les adieux d’Ourasi en pleine gloire, et personne n’imagine qu’un an à peine après la retraite du « Roi Fainéant », un nouveau venu va s’installer de plain-pied dans la Légende du trot, et remporter le Prix d’Amérique en arrivant invaincu après 29 sorties.
Aucun doublé au cours de ces années 90 avec une hiérarchie changeante au fil des ans, mais Ténor de Baune et son exploit marquent d’emblée la décennie.
1991. L’année commence donc par un exploit historique et unique. Ténor de Baune, ménagé dans sa jeunesse et révélé à l’âge de 4 ans, s’aligne dans l’épreuve suprême fort de ses 29 victoires dans les 29 courses auxquelles il a participé. Puissant et inoxydable, l’alezan de Jean-Baptiste Bossuet, après un extraordinaire mano-a-mano de presque deux kilomètres avec Rêve d’Udon, parvient à faire plier son aîné pour s’imposer en force et remporter sa trentième victoire consécutive. Jamais dans l’Histoire du Trot, un concurrent n’avait enlevé le Prix d’Amérique en se présentant invaincu. Cet exploit n’a jamais été réédité.
92. Installé en tête depuis la montée, Verdict Gédé, un moment débordé par le grand favori Ultra Ducal dans la ligne d’arrivée, parvient courageusement à lui reprendre une longueur pour le priver d’une victoire qui lui semblait offerte.
93. La ballerine suédoise Queen L, aux allures si aériennes, conserve un mince écart sur le gros outsider et rapide finisseur Ukir de Jemma pour offrir à son entraîneur/driver Stig H. Johansson l’unique Prix d’Amérique de sa prestigieuse carrière.
94. Un jeune driver belge, associé à un trotteur canadien considéré un peu comme un cheval d’amateurs et propriété d’un allemand, s’assure presque deux cent mètres d’avance pour conserver le minimum sur le fil sur Vourasie, la jeune soeur du quadruple lauréat retraité. Jos Verbeeck venait de frapper un grand coup avec Sea Cove, montrant sa maîtrise tactique et sa malice. Ce ne sera pas son seul coup de maître.
95. En pleine possession de ses moyens, Vourasie est au sommet de son art et de sa forme au départ du Prix d’Amérique. Troisième en 1993, puis deuxième de l’échappé Sea Cove en 1994, elle est la favorite de l’épreuve. Revenue en progression sur les leaders dans le dernier virage, elle sprinte courageusement mais ne peut résister à une petite jument venue dans son dos qui la déborde tout à la fin. Pilotée par une jeune suédoise, Helen Johansson (homonyme mais non parente avec Stig), Ina Scot offre le Prix d’Amérique à la première – et unique à ce jour – femme driver.
96.
Coktail Jet, élevé, entraîné et piloté par Jean-Etienne Dubois, fils cadet de Jean-Pierre, placé aux avant-postes dès la descente, sème ses adversaires dans la ligne d’arrivée pour l’emporter facilement. Il deviendra un des plus grands étalons du cheptel actuel.
97. Deuxième l’année précédente, Abo Volo, encore piloté par Jos Verbeeck, remporte son Prix d’Amérique de bout en bout treize ans après son père Lurabo. Si on excepte Passeport avant la seconde guerre mondiale, ce doublé rarissime père/fils n’a été réalisé que l’an dernier par Bold Eagle, fils de Ready Cash.
98. Nouvel exploit du driver belge Jos Verbeeck qui, avec sa partenaire Dryade des Bois et après avoir perdu une bonne vingtaine de mètres au départ, parvient à revenir puis à slalomer dans la ligne d’arrivée pour priver Echo d’un succès qui lui semblait acquis.
99. Entraînée par Jimmy Takter, la sprinteuse américaine
Moni Maker s’aligne dans le Prix d’Amérique un an après sa deuxième place dans le Prix de France. Pilotée en confiance par Jean-Michel Bazire qui l’installe en tête dès la plaine, elle dépose ses adversaires dans le dernier tournant pour l’emporter avec une belle marge. C’était le premier Prix d’Amérique pour JMB.
(Source : Turfcom)