Les trois drivers qui ont composé le podium du Grand Prix d’Amérique 2019 se sont exprimés en conférence de presse après l’épreuve. Compte-rendu.
Jean-Michel Bazire
« La jument n’est pas plus forte qu’il y a deux ou trois ans. Elle a progressé dans son mental pour le « start ». Il y a 2 ans, elle finissait 2ème et elle avait battu tous ses records. Elle avait fait une course magique. L’an dernier elle avait perdu l’épreuve au démarrage car elle s’était énervée avec les faux départs. Cette année, toutes les conditions étaient réunies pour gagner. »
À propos de Looking Superb : « C’est une grande journée pour les Norvégiens ! Le cheval est arrivé il y a 3 mois, je le connaissais pas, je ne sais pas alors pas s’il arrive à 40% ou à 120%. Je n’avais aucune référence. Une première course avec le « gamin » et c’est bien : j’ai donc pensé qu’il pouvait gagner le Prix Ténor de Baune et il l’a fait. Lors de sa dernière course, même s’il avait été disqualifié, il faisait un tour de la grande piste magique. »
Gagner un Grand Prix d’Amérique pour un driver c’est exceptionnel. Gagner avec la double casquette driver-entraîneur, c’est sublime. Kesaco Phedo, je l’entraînais avec mon papa et il y avait donc une saveur particulière. Maintenant le chef n’est plus là donc c’est différent. Et avec les choses de la vie je suis plus devenu hermétique aux émotions comme celle-ci.
À propos d’Alexandre Abrivard, son ancien élève : » J’espère qu’il dépassera un jour le maître. Il a beaucoup de talent, ayant gagné le Prix de Cornulier et il a drivé une course parfaite aujourd’hui confirmant sa place dans l’élite. »
Les prochaines courses de ses pensionnaires : « On va voir comment ils seront demain. Pour le moment on va se vider la tête et se remplir le gosier, ensuite on verra. »
« Dans un Prix d’Amérique il est difficile de faire des plans. J’ai dit à Franck (Ouvrie) et Alex (Abrivard) de ne pas se battre pas avec des fantômes, faites les 150-200 premiers mètres et ils vont être bons vos chevaux.
Ma jument va faire les trois grandes courses de l’hiver (Grand Prix de France et Grand Prix de Paris), elle est top, on n’a rien cassé donc on va y aller. À l’entrée de la ligne droite, je pensais finir 3ème. Mais finalement ce sont un peu eux qui sont venus à moi. Avant le départ, j’étais sûr de gagner. Toute la course jusqu’au poteau des 500, j’étais très confiant avant de m’inquiéter et les derniers mètres ont été plus difficiles. C’est une grande victoire pour l’élevage français, pour les Josselyn, un élevage présent depuis deux générations d’hommes. Ça n’a pas été facile au début quand Pascal Bernard a pris la suite de son père Yvan. Maintenant, ça marche bien. Depuis l’arrivée de Belina, l’écurie a repris des couleurs. »
Bjorn Goop
« Bien sûr j’ai pensé prendre la tête dans la montée mais cela aurait été trop dur et j’aurais avantagé mes adversaires. Je pense que Readly Express fait une meilleure performance que l’an dernier car la course a été plus dure. »
À propos de son match face aux chevaux de Jean-Michel Bazire : « J’en ai battu un ! C’était une course compliquée pour moi, il y avait trois très bons chevaux devant et derrière moi mais si j’ai hésité dans la montée, je suis convaincu d’avoir pris la bonne décision. L’irruption de gilets jaunes ne nous a pas posé de problème. Les faux départs de l’an dernier étaient plus contrariants. Je ne suis pas le seul décisionnaire mais s’il n’y avait que moi, ce serait oui à 100% pour le Grand Prix de France. Je recourrais même demain (sic). Bien sûr, je veux ma revanche pour essayer de regagner avec lui. Tout dépendra de sa capacité de récupération et il faut savoir qu’il fait la monte. Cela le fatigue un peu donc il faudra voir. Mais je sais aussi que son propriétaire rêve de courir l’Elitloppet. On verra bien. »
Alexandre Abrivard
« Entre une victoire dans le Cornulier et une 2ème place dans l’Amérique ? J’ai préféré gagner le Cornulier ! Deuxième de Grand Prix d’Amérique, c’est superbe, mais c’est deuxième. Bilibili était face à son objectif dans le Prix de Cornulier comme Belina l’était dans ce Prix de Cornulier. À 350 mètres de l’arrivée, j’ai eu des sensations, me disant « tu vas gagner le Prix d’Amérique » ; en fait j’ai gagné la course durant 200 mètres mais à 100 mètres du poteau, je savais que je n’allais pas gagner. Avant le coup, je n’avais pas une première chance et donc… Jean-Michel Bazire l’interrompt : « Pardon ? » C’est ce qui était écrit dans les journaux ! (rires). Bon d’accord : avant le coup, j’avais la troisième-quatrième chance et je suis deuxième, c’est magnifique. »